Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
petits textes et autres conneries
30 janvier 2014

foirer son ascencion social

  1/ Mon parcours scolaire

 

   Oui, petit malin, le parcours scolaire est déterminant pour l'avenir professionnel.

 

           Personnellement, j'ai longtemps été un élève modèle. Je faisais la fierté de mes parents et de mes professeurs même s'il est vrai qu'au niveau écriture j'ai toujours été quelque peu brouillon. Mais mis à part ce détail j'excellais dans tous les domaines et ne décollais  pas du trio de tête et de ma chaise au premier rang. Bref, porter par la soif d'apprendre, j'assurais comme une bête.

          Et puis mes parents ont déménagé, me privant du raffinement et du haut niveau culturel qu'offre la vie citadine pour le rustre et arriéré environnement de la campagne nantaise.

          Ce choc me mis un premier coup au cœur et à l'amour que je portais à l'éducation nationale. J'en veux pour preuve  mes résultats en CE2, très en deçà de ce que j'étais capable de faire auparavant. Je n'étais plus premier, ni dans les scores ni dans les rangs.

          Puis environ trois années scolaire plus tard, vint le collège et donc  la fin complète de mon amour pour la connaissance. En effet porter par l'exemple des rustres campagnards et des adolescents qui nous précédaient, avec mes copains nous avons découvert que (et je les mets dans l'ordre de découverte) le tabac, l'alcool, la drogue et le sexe pouvaient amplement combler l'ennui des heures passées en rase campagne mais aussi rendre amusant un cours de flûte ou de géographie. Enfin ces deux derniers exemples ne concerne pas le sexe. Je n'ai jamais rendu un cours de géographie avec du sexe et encore moins un cours de flûte. Attention je te vois venir petit malin.

          Mais, évidemment, nous nous mettions le doigt dans l'œil et des épines aux pieds. Mais ça je ne l'ai compris que bien plus tard étant donné qu'à l'époque et jusqu'à il y a à peu près 9 ans et demi, ces activités m'amusaient toujours autant.

          A la fin du collège, ne sachant pas quoi faire de ma future vie professionnelle, je suis allé au lycée. J'y ai eu à peu près les mêmes occupations qu'à la fin collège mais avec plus d'amis. Détail plus qu'important, j'y ai connu ma femme. Je me souviens d'ailleurs comme si c'était hier de ce moment magique et assez inexplicable où je me suis dit : «  celle-là c'est la bonne ! ».

         Oh je te raconte. Alors c'était le premier soir où l'on s'est embrassé. Avec les copains nous faisions une soirée chez ses parents. On avait picolé et fumé toute la soirée plus que de raison, comme d'habitude. Je rappelle à ceux qui ne suivent pas que je suis devenu un gars de la campagne à ce moment-là. Et cela, sans vouloir me dédouaner de quoi que ce soit,  à cause du choix irréfléchi de mes parents.

Et dans la soirée, vers minuit, minuit et demi, alors qu'on était tout les deux, alors qu'elle était sur moi, moi qui était affalé sur un fauteuil de la cave de son père, je lui dis : « dégages, dégages, je vais gerber, vas me chercher un seau ! » et là, affolée, mais réactive, elle revint avec un récipient pour recueillir mon rendu. Malheureusement, c'était une boite d'œufs trouée qui ne put tout contenir. Et donc plus des trois quarts de mon vomi finit par terre. A sa décharge, elle était cuite aussi et c'est elle qui a ramassé. Et c'est donc à ce moment précis, avant de rentrer chez moi, que je me suis dit ; « celle-là, elle est faite pour moi ! ». Et c'était parti pour une intense vie de couple qui continue encore ce jeudi et pour quelques lendemains encore.

        Ça me fait d'autant plus plaisir de te raconter cet épisode de ma vie, que nos enfants ne m'ont encore jamais  demandé : « papa, comment t'es devenu amoureux de maman ? »Voilà pour l'émotion et le romantisme.

           Donc le lycée général. C'était chouette, une bonne époque. Et comme je ne savais toujours pas quoi faire de ma vie, je m'y suis baladé, j'ai essayé pratiquement tous les profs. Certains ont d'ailleurs redoublé avec moi. Bref j'y suis resté 5 ans. Et à la fin de ces 5 ans, j'ai décidé d'arrêter les études. Rétrospectivement pour ma future carrière je ne pense pas que ce fusse le choix le plus judicieux. En effet, quitter les études avant qu'on m'y apprenne vraiment quelque chose, avec le recul c'était un peu con. Où je n'aurais pas dû attendre cinq ans. Enfin, « c'est fait  », comme disait ma grand-mère après la préparation de sa célèbre poule au pot.

 

           Mais le lycée c'est aussi là que j'ai découvert le  monde associatif,  une petite partie du culturel et que je me suis forgé une opinion politique. Mais tout ça, pareil, c'était coollos comme disent les jeunes mais ça a sérieusement nuit à mon ascension professionnelle. Ça a même nuit à mon envie d'ascension professionnelle. Enfin je t'en reparlerais peut être.

 

Donc voici les leçons que j'ai retenu de tout ça. D'abord, essayes, autant que faire se peut, de rester en ville petit malin. Ensuite n'arrête pas les études avec seulement un bac général car ça ne sert à rien. Et enfin évites les drogues, les gauchistes et le monde associatif. Tout ça nuit gravement à la vie professionnelle et à la motivation pour être un winner petit malin!

 

 

                                      2/ Vie professionnelle, où j'en suis

 

Alors là petit malin, je te le dis, même si l'envie de prendre un mouchoir pour éponger ta pitié à mon égard te vient, retiens toi s'il te plait.

 Donc, où en suis je aujourd'hui au niveau  de mon intégration professionnelle et sociale?

             Et bien je suis sans travail, logé en hlm grâce au salaire de ma femme, qui ne m'a pas quitté pendant mon séjour de huit années et demie en prison. La ouf. Enfin je l'aimerai toujours je pense, en partie pour ça, mais la ouf !  L'amour ça vous fais faire des trucs de dingue. J'ai l'impression que j'aurais pu faire n'importe quelle connerie elle ne m'aurait pas lacher (mis à part peut être la pedophilie et encore seulement incestueuse). L'amour c'est ça, ça peut vous faire rester avec un gros connard (un gros connard momentané je pense, parce que dans la longueur, je doute que ça marche vraiment). Mais je n'aime pas trop en parler. C'est un truc de garçon ça je crois. On a les sentiments en général et l'amour en particulier, assez pudiques. Regardes les amitiés de garçon, on ne parle pas trop de ça. On le cache en général sous une bonhomie un peu bourrine. Enfin chez moi les gens sont un peu comme ça. Mais je n'aime pas trop en parler t'ai-je dis. Donc, je ne te remercie pas de m'avoir fait aborder le sujet. Sinon ça fait 5 mois que je suis sorti.

 

             J'ai été enfermé pendant huit ans et demi. Et cela à cause, malheureusement, d'un trop banal procès pour homicide volontaire que j'ai perdu et qui a mis un coup de frein considérable à mon ascension sociale et professionnelle qui n'était déjà pas bien vaillante.

 

             Mais je ne vais pas m'apitoyer sur mon sort ce soir. Et toi non plus d'ailleurs s'il te plait, petit malin. Car il n'y a aucune raison de le faire, étant donné que j'avais " amplement mérité ma condamnation". En tout cas c'est ce que le procureur a dit, prenant pour preuve, et je le cite, « l'absence totale de regret pour cet horrible geste ». Et là, c'est vrai que moi, j'aurais dit pour « mon geste ». tout court. En effet cette différence d'opinion et de regard sur mon acte constituera le plus gros point de divergence et nous opposera tous les deux tout au long du procès. Oui, malgré le respect que j'ai pour cet homme droit et à la carrière professionnel flamboyante (il est quand même procureur général, ce n'est donc pas ce qu'on peut appeler un con, d'autant qu'il parait qu'il croit en dieu), avec le respect que je lui doit, je n'arrive pas à qualifier mon geste d'affreux aux regards des circonstances atténuantes qu'il a oublié de prendre en compte.

 

             Bon je suppose que tu te demande ce que j'ai fait ? Si si, je le sens.

 

             En fait, pendant deux ans, je me suis coltiné un mec en binôme avec lequel je faisais de la livraison en poids lourds, 10 heures par jours. C'était un mec atteint d'une espèce de délire paranoïaque et d'une tendance à l'exprimer bruyament et fréquement. C'est à dire que pour lui: le patron, les clients, les drogués, les jeunes, les vieux, les religieux, les femmes, les étrangers, le nouvel ordre mondial, les francs maçons et même la conasse là qui nous grille la priorité comme ça,  tous ces gens et ceux que j'oublie, ont pour projet commun et secret de lui "casser les couilles". Excuse moi pour la vulgarité mais je cite. Et tous les matins, et la majorité du temps, plusieurs fois dans la journée, j'avais le droit à une crise de nerfs contre la personne du moment. Et ça, je vous promet que ça vous change un homme. Moi par exemple, d'un naturel joyeux, j'ai petit à petit glissé dans une légère dépression.

 

             Et puis, ce matin là, je sais pas si j'avais pris un café trop fort ou si c'est le fait que ma fille avait mal dormi, mais son délire m'a insupporté plus qu'à l'accoutumée. Et dans un geste réfléchi, j'ai tourné légèrement sur la droite de façon à ce que le coté (droit donc) de la cabine du camion s'écrase contre le coin d'une maison abandonnée placée là en sortie de virage. Je dis "geste réfléchi" parce que c'est vrai qu'en deux ans, j'y avais réfléchi quelques fois, à comment lui faire fermer sa gueule. Et j'avais pas trouvé mieux. Mais je ne pensais pas passer à l'acte. Et puis voilà, café, mauvaise nuit, colère de trop et boum! steack haché!  C'est un peu violent, c'est vrai. Mais "c'est fait", comme disait ma grand mère citée précédement.

 

           Enfin voilà du coup, 8 ans et demi de prison. Et depuis j'ai un peu de mal à me réinsérer dans la soiété. Pourtant la prison sert à ça. En partie au moins. C'est ce qu'on nous dit là bas en tout cas. J'y croyais moyen avant mon séjour. C'est à dire que j'avais du mal à comprendre comment j'allais faire pour réapprendre et assimiler les lois de notre société enfermé dans 9 mètres carré avec cinq mec qui ont aussi enfreint telle ou telle loi. Je trouvais ça, pour tout te dire, un peu con. Mais là, ça y est je suis convaincu... C'est de la merde comme technique. Faut être honnête, faire de la prison, ça vous ferme des portes. Elle est bonne, non ?

Publicité
Publicité
Commentaires
petits textes et autres conneries
Publicité
Archives
Publicité